Le blog du Club Nautique Mauzacois

Convoyage d'un Grand Surprise - Fréjus/Le Frioul

18 Août 2016, 08:04am

Publié par Manu

Le bateau (avec l'ancien locataire...et la joie des inventaires !)

Le bateau (avec l'ancien locataire...et la joie des inventaires !)

L'équipage...

L'équipage...

Je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager une très belle navigation. Encore une ; vécue avec et grâce à Romain, notre humble et tout nouveau skipper diplômé !

Changement de support. Il s’agit pour cette fois du convoyage d’un Grand Surprise de Fréjus au Frioul, soit une petite centaine de milles théoriques, beaucoup plus avec du vent dans le nez.

Nous avons rendez-vous au port samedi midi pour prendre possession du bateau à 13h00. Après l’avitaillement effectué en matinée, une petite bouffe, une petite bière, un tour chez le ship local et un peu de gazole, au cas où, accidentellement, les prévisions météo s’annonceraient fiables. Nous prenons la mer à 14h15, excités comme de joyeux mouflets !

On s’amuse rapidement avec tous les réglages que nous offre cet inconfortable bateau de régate. À bord, pas de place pour le superflus : pas de couchette, pas de réchaud, pas de vache à eau, deux mini tables à cartes, pas de pilote automatique, pas d’électronique hormis le sondeur… c’est roots, et c’est pas grave. On observe les profils de voiles, on essaie les chariots, les réglages fins, on ajuste selon les sensations de barre. Au moindre souffle, le liston se retrouve immergé et la gite importante nous fait rentrer la filière au vent dans les omoplates, pas confortable vous disais-je ! Par contre la sensation de glisse est géniale : à peine 10/12 nœuds de vent et pourtant on file au près entre 6 et 7 nœuds avec un cap d’enfer. Du coup, en bons compétiteurs (bons ? je ne sais pas, mais compétiteurs c’est sûr !), on ne peut s’empêcher, au large de Saint-tropez, de prendre quelques bateaux en chasse … que l’on pouillave allègrement, enfin pour les quelques navigants qui daignent couper leur moteur (c’est seintrope quand même !) Tellement occupés à s’extasier sur la magnificence de notre navigation, on n’en oublie même de regarder sous le vent. L’apparition inattendue de bouées de baignades finissent par nous interpeller… un coup d’œil sur le sondeur resté innocemment en fonction, et… : « Ah, ben quand les mouettes ont pied, il est temps de virer !!! ».

L’orientation du vent qui jusqu’à présent nous permettait de faire quasiment un cap direct commence à sérieusement refuser. Nous hésitions encore à faire une escale, d’autant que le bateau ne semble disposer que d’un feu de mouillage rendant une navigation de nuit un peu limite en terme de sécurité. Néanmoins, le vent se maintient en force et la glisse est parfaite, et puis je crois que nous avions vraiment très envie de passer cette nuit en mer… et on a bien fait !

Le bateau est tellement équilibré qu’Émile Boudeficel, notre gentil mais pas très prolixe pilote non-automatique, fini par nous remplacer à la barre durant les douze ou quinze prochaines heures. Cela nous permet de profiter pleinement de la lumière fabuleuse du coucher de soleil en dégustant un merveilleux repas gastronomique, à savoir : Picrate du Rhône, pâté en croute Marc Repère, Haribo, mmmmh ! Après un petit contre-bord dans le refus, on vire vers le large afin d’éviter les nombreux casiers de la baie d’Hyères. Nous passerons donc la nuit à contourner par le sud les Iles du Levant, Port-Cros et Porquerolles en bénéficiant d’un vent qui suit progressivement la courbe du soleil et donc adonne favorablement tout au long de la soirée. Le thermique nocturne prend le relais et c’est une trajectoire parfaite qui se dessine sur l’écran de l’ordinateur. Et puis, coup de chance, les feux de tête de mât fonctionnent !

La mer est très calme, la lune sous notre vent est lumineuse durant toute la première partie de nuit puis s’efface devant la beauté du ciel : d’innombrables étoiles filantes plongent dans la Méditerranée, un feu d’artifice rien que pour nous et un décor étoilé rendant le générique de Star Wars totalement burlesque !!!

Afin de profiter au mieux de la magie, nous décidons de faire des quarts d’une heure trente seulement, ce qui ne m’empêchera pas de me taper tous les croisements avec les cargos et autres cathédrales flottantes (et je vois d’ici le sourire de mon père..., oui je sais papa, je les attire !). Deux dauphins viennent furtivement ajouter des traînées phosphorescentes à la voute céleste et un Rorqual apparait au moment où le soleil fait fondre la nuit… magnifique et émouvant.

La chaleur monte et le vent nous abandonne momentanément. On met le bourrin en route le temps de longer les calanques en espérant apercevoir le Rana que nous savons naviguer dans ces parages. Deux ailerons appartenant me semble-t-il à des globicéphales passent au vent tandis qu’un poisson-lune viendra contre le bateau nous saluer mollement. Une petite brise nous permet de renvoyer de la toile en approche de l’île Maire et nous emmènera à 7 nœuds, toujours au près, vers notre destination finale.

23 heures après notre départ de Fréjus, nous entrons dans le port du Frioul. S’ensuit une bonne heure de nettoyage et une bière bien méritée à la terrasse d’un troquet. Le retour à la civilisation sous une chaleur presque autant agressive que la foule touristique marseillaise s’avère assez traumatisant. On aperçoit le Rana lorsque nous sommes sur la navette qui nous emmène au Vieux Port ; dommage, à quelques heures près nous aurions pu naviguer de conserve.

Deux heures plus tard, après avoir récupéré la voiture de Romain et goûté à la folie urbaine, nous réussissons à trouver un bout de rocher presque tranquille au fin fond des Goudes pour piquer une tête et faire refroidir les coups de soleil et la casquette qui nous assiège. C’est aussi aux Goudes que Marion à la gentillesse d’héberger pour la nuit deux marins fatigués et heureux… (et un peu bourrés faut dire). Elle nous offrira, en plus d’une excellente bouteille de vin et de délicieux supions/frites, une très belle soirée au calme de sa terrasse panoramique. Merci Marion.

Voici donc une très belle nav’ qui sera je l’espère la première d’une longue série. Il est étonnant de constater à quel point nos régates sur la Fiancée influence notre façon de naviguer en mer sur de plus gros bateaux. L’exigence quant aux réglages bien sûr mais pas seulement ; notre façon d’appréhender la stratégie météo ; notre analyse presque automatique des variations de direction et des décisions qui en découlent… c’est fun !!!

Quelques photos et une mini-vidéo en cadeau… et MERCI Romain pour ton invitation et ta confiance.

À plouss les zamis.

Coucher de soleil

Coucher de soleil

On vous présente Émile Boudeficel. Pourquoi Émile ? Parce qu'Émile avale les milles !!!

On vous présente Émile Boudeficel. Pourquoi Émile ? Parce qu'Émile avale les milles !!!

Spéciale dédicace à Cap'tain Cuby !

Spéciale dédicace à Cap'tain Cuby !

Lever de soleil magique après une nuit tout aussi magique !

Lever de soleil magique après une nuit tout aussi magique !

Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !
Quelques photos en vrac !

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À la votre... et à très vite !!!
À la votre... et à très vite !!!

À la votre... et à très vite !!!

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